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ANGLO AMERICAN MINE LE CHARBON… ET LES DROITS HUMAINS

Anglo American est l’une des principales entreprises minières du monde et le copropriétaire de la plus grande (et pire) mine de charbon à ciel ouvert de la planète : El Cerrejón, en Colombie. En dépit de l’histoire de violences, de pollution et de misère qu’a amené l’industrie du charbon dans la région, Anglo American projette d’agrandir une nouvelle fois la mine.

À Tobacco, un village dans la Guajira, dans le Nord-Est de la Colombie, les résidents se souviendront longtemps du 9 août 2001. C’est le jour où ils ont été expulsés de chez eux pour permettre l’expansion de la mine, El Cerrejón. Après l’expulsion des derniers résistants, le village fut complètement détruit. Tels sont les coûts cachés de l’expansion progressive d’El Cerrejón, une mine qui s’étend aujourd’hui sur 69 000 hectares – plus de la moitié de la surface de Paris.

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Une histoire de déplacements forcés et de violations des droits humains

Anglo American – qui a progressivement acquis la mine El Cerrejón avec deux autres multinationales, Glencore et BHP Billton entre 1997 et 2002 [1] – est l’une des plus importantes entreprises minières au monde, exploitant le charbon en Australie, en Afrique du Sud et au Canada, en plus de la Colombie. Les chiffres rendus publics par El Cerrejón indiquent que 33 millions de tonnes y ont été extraites en 2013, dont plus de la moitié a été envoyée directement en Europe pour être brûlée dans des centrales thermiques. La production devrait atteindre les 40 millions de tonnes par an pour 2015, avec une expansion à 50 millions de tonnes qui devrait être envisagée [2]. Même si Anglo affirme que leur « objectif actuel » est de maintenir la production à 35 millions de tonnes, s’ils vont au-délà, la mine devra encore une fois être étendue et des habitants devront être déplacés [3]. Et encore une fois, les impacts sociaux et environnementaux sur les communautés locales s’aggraveront [4].

En 2015, des militants visitant la région ont pu parler avec d’anciens habitants de Tobacco, ainsi que d’autres ayant été déplacés [5]. Certains habitants ont reçu la visite, dans leurs nouvelles maisons, de représentants de la mine, escortés par des agents de sécurité et la police locale, les menaçant d’expulsion pour la seconde fois à cause de plans d’expansion.

Ces histoires ne sont malheureusement pas des cas isolés. La région qui entoure la mine El Cerrejón est marquée par une longue histoire de déplacements forcés. Dès 1981, une grande partie du peuple Wayuu, qui habite la région depuis 3000 ans, fut expulsée en vue de la construction d’un port flambant neuf et d’une ligne ferroviaire le reliant la mine. Plus récemment, certains résidents qui avaient été forcés de quitter leurs maisons pour faire de la place à El Cerrejón ont été relogés. Mais l’entreprise leur a fait signer un contrat leur interdisant de revendre leurs maisons pendant quatre ans. Ils ne peuvent donc pas partir, malgré la destruction de leurs moyens de subsistance. « On se sent étrangers chez nous » rapporte une des victimes d’expulsion. Les familles, habituées à cultiver des petits lopins de terre d’où elles tiraient de quoi se nourrir (légumes, légumineuses, élevage de petits animaux), les familles se retrouvent sans travail, avec d’infinies difficultés pour trouver des terres où faire pousser leur nourriture [6].

Une mine assoiffée

L’accès à une eau potable est aussi un défi quotidien aux alentours de la mine. L’exploitation minière du charbon nécessite de l’eau, beaucoup d’eau. En 2012, El Cerrejón a ainsi utilisé plus de 8 milliards de litres d’eau, un chiffre en constante augmentation [7]. Les cours d’eau locaux sèchent [8] tandis que ceux qui restent sont pollués. Ce n’est pas surprenant, vu les preuves connues de la pollution de l’air et de l’eau causée par les activités minières [9]. La pollution des nappes phréatiques est telle que les villageois ne peuvent plus boire l’eau des puits locaux [10]. El Cerrejón leur livre une ration quotidienne, de seulement un litre par personne. Les gens achètent souvent de l’eau en bouteille parce que l’eau fournie par El Cerrejón est de mauvaise qualité. El Cerrejón continue à extraire de l’eau de la rivière utilisée par les communautés locales, même pendant les périodes de sècheresse [11].

Et pourtant, la pollution de l’eau ne constitue qu’un seul des dangers qui menacent les habitants de la zone. La contamination de l’air et la pollution sonore sont dramatiques. Selon les habitants, les maladies respiratoires et cancers ont explosé. Le bruit est incessant, et les explosions dans la mine font trembler les maisons, mettant certains habitants dans un état de stress quasi permanent.

Résistance croissante

La région connaît une militarisation croissante, et la présence policière augmente, avec pour objectif principal de protéger la mine elle-même, et non pas les communautés. Luttant contre la peur, la faim et la maladie, certaines personnes trouvent pourtant le courage de lutter contre les multinationales. Certains revendiquent la fermeture pure et simple de la mine. Certains militants ont vu leurs parents perdre leurs emplois dans l’administration locale en raison de leur position contre la mine.

Anglo American et les autres actionnaires d’El Cerrejón ont déployé des efforts importants, ces dernières années, pour lisser leur image, afin d’obtenir l’approbation de leurs projets d’expansion. Mais il y a peu de chances que les victimes d’El Cerrejón aient lu sa nouvelle « Charte des droits humains », ni qu’ils reconnaissent ses prétentions d’être une « mine responsable ». Ces documents ne changent absolument rien aux impacts sur le terrain, où Anglo American et compagnie continuent à miner le charbon, ne parviennent pas à respecter les droits humains des populations riveraines et nuisent à l’environnement.

RÉFÉRENCES

[1] Anglo-American et ses partenaires du consortium se sont vu attribuer les marchés de la zone Sud de El Cerrejón en 1997, la zone Nord entre 2000 et 2002, la zone centrale entre 1995 et 2000 (Glencore en 1995, Anglo en 1997, BHP Billiton en 2000), et l’aire de Patilla (incluant Tobacco) en 2001. La mine a été rebaptisé ‘ El Cerrejón’ en novembre 2002.

[2].Voir http://www.cerrejon.com/site/english/press-room/news-archives/cerrejon-annonces-the-creation-of-5-000-new-jobs.aspx et http://www.mining-technology.com/projects/cerrejon/

Anglo American affirme qu’ils ne planifient pas d’étendre la production de la mine à 50 millions de tonnes.

[3] Les plans d’expansion de la mine ont déjà été approuvés par la l’Autorité Nationale de Licences Environnementales (ANLA). Par la résolution 1386 de novembre 2014, qui autorise, par les plans d’expansion de la mine El Cerrejon, la déviation de cours d’eau de surface et la construction d’un barrage sur la rivière Palomino.

(http://www.anla.gov.co/sites/default/files/15609_resolucion_0041_22012015.pdf et http://www.anla.gov.co/sites/default/files/16841_res_0498_05052015.pdf)

Les familles seront déplacées à cause de la perte des sources d’eau et de leurs moyens de subsistance.

[4] Sur les impacts de la mine El Cerrejón, voir http://corporateeurope.org/sites/default/files/17-foei-corporate-capture-report-eng-lr_0.pdf et https://ejatlas.org/conflict/el-cerrejon-mine-colombia.

[5] L’enquête de terrain à El Cerrejón s’est fait en janvier 2015.

[6] http://extractivismoencolombia.org/cerrejon-coal-colombia-an-abusive-marriage-full-of-machismo

[7] El Cerrejón, 2012 Sustainability Report, http://www.cerrejon.com/site/Portals/1/Documents/pdf/sustainability_reports/Cerrejon_Sustainability_Report_2012.pdf

[8] http://www.theguardian.com/global-development/2015/jun/18/colombia-water-drought-rancheria-corruption

http://www.colectivodeabogados.org/IMG/pdf/141118_sentencia_del_tribunal_etico__y_politico._agresion_minera_en_la_guajira_version_final.pdf point.7

[9] http://www.theguardian.com/global-development/2015/jun/18/colombia-water-drought-rancheria-corruption

[10] http://www.colectivodeabogados.org/IMG/pdf/141118_sentencia_del_tribunal_etico__y_politico._agresion_minera_en_la_guajira_version_final.pdf point 8.

[11] http://www.theguardian.com/global-development/2015/jun/18/colombia-water-drought-rancheria-corruption

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