Sofiprotéol-Avril est devenu un empire agro-industriel grâce aux subventions publiques massives accordées aux agrocarburants. Alors que ceux-ci apparaissent aujourd’hui largement discrédités – du fait de leur responsabilité dans la hausse des prix alimentaires, l’accaparement des terres et la crise climatique -, Sofiprotéol-Avril mène une campagne de lobbying agressive pour protéger ses intérêts.
De l’alimentation humaine à la nutrition animale, des semences à l’énergie renouvelable, des médias agricoles à la finance, Sofiprotéol-Avril est partout. Peu connue du grand public, l’entreprise a pris les dimensions d’un véritable empire agro-industriel avec un chiffre d’affaires annuel de 7 milliards d’euros. Elle est à la fois le bras financier de l’agrobusiness français et une source d’influence politique considérable, puisque son patron, Xavier Beulin, n’est autre que le président de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire en France et ardent défenseur des intérêts des grands exploitants agricoles et de l’agro-industrie.
Les agrocarburants sont au cœur de l’empire de Sofiprotéol-Avril, reflétant son éloignement progressif de l’agriculture authentique et de sa vocation de production alimentaire, au profit d’activités agroindustrielles. Celles-ci reposent sur des manipulations technologiques lourdes, très loin des intérêts des communautés et des petits paysans. Sofiprotéol-Avril a investi précocement dans le secteur des agrocarburants, et en a fait une source de profits considérables. Son agrodiesel, le diester, est produit avec de l’huile de colza et de tournesol. Sur fond de crise climatique, des subventions publiques et des politiques favorables aux agrocarburants ont été introduites (notamment l’obligation de mélanger une quantité minimale d’agrodiesel dans le diesel vendu en France), se transformant en une manne financière inépuisable pour Sofiprotéol-Avril. Cela lui a donc permis de financer l’expansion de ses activités et d’assurer son emprise sur le secteur agricole français.