Total, le géant français des énergies fossiles, s’est lancé dans une offensive de lobbying à grande échelle pour promouvoir le gaz, y compris les gaz non conventionnels extraits au moyen de la fracturation hydraulique, comme solution au changement climatique. Il n’hésite pas à recourir à des tactiques insidieuses, comme de prendre le contrôle des principales associations professionnelles européennes des énergies renouvelables pour les miner de l’intérieur. Miser sur le gaz ne fera qu’enfermer l’Europe dans la dépendance envers les énergies fossiles, en détournant les investissements qui devraient profiter à la production délocalisée d’énergies renouvelables locales et à l’efficacité énergétique.
De plus en plus mis en cause pour leur responsabilité écrasante dans les émissions globales de gaz à effet de serre et le dérèglement climatique qui en découle, les mastodontes des énergies fossiles comme Total cherchent désespérément des moyens de verdir leur image, à défaut d’améliorer leurs pratiques. À travers une grande campagne de lobbying et de communication publique, Total s’efforce désormais de transformer l’image du gaz, source d’énergie sale directement liée à la crise climatique, qu’elle présente comme « la plus propre des énergies fossiles ».
Pages de publicité, tribunes dans les grands médias, événements comme la Conférence mondiale du gaz [1], sponsorisée par Total et Engie… rien n’est de trop pour célébrer les vertus du gaz. Dans une lettre ouverte publiée par le Financial Times, Total et d’autres majors pétrolières pressent les gouvernements de s’accorder sur « des actions décisives » lors de la COP21 – pourvu qu’ils reconnaissent « le rôle vital du gaz ». Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ?